12 février 2021: Laurence Kaufmann & Pascal Wagner-Egger – Les complots entre biais cognitifs et rapports sociaux
26 février 2021: Mila Oiva – “The Ancient Finnish Kings”: pseudohistory, conspiracy theories and text reuse
12 mars 2021: Nathalie Pignard-Cheynel – Jeunes, médias et « fake news », au-delà des clichés
26 mars 2021: Aengus Collins – Deepfake: the art and threats of face swapping
16 avril 2021: Timothy Tangherlini & Vwani Roychowdhury – A pizza, a virus, a bridge and a witch: Conspiracy patterns from digital folklore to real-life consequences
28 mai 2021: Gabriel Dorthe – «Chemtrails» et géoingénierie solaire : questions sur une rencontre
7 juillet 2021: Manéli Farahmand, Mischa Piraud, Sybille Rouiller – «QAnon et New Age sur le cyberterrain helvétique»
Jamais, sans doute, n’aura-t-on autant parlé de désinformation, de fake news, de conspirations et de manipulations algorithmiques qu’au cours des cinq années allant de la première campagne présidentielle de Donald Trump à l’explosion de la pandémie Covid-19.
Le potentiel disruptif attribué à ces phénomènes est virtuellement illimité. La désinformation à l’ère des plateformes numériques semble non seulement pouvoir déclencher des actes de violence, infléchir des résultats électoraux et compromettre les mesures sanitaires face à la pandémie, mais également ébranler la confiance publique à l’égard de différentes formes d’autorité, perturber les équilibres géostratégiques, balayer toute référence partagée à des vérités factuelles et, finalement, abolir la notion même de réalité.
Il n’est pas aisé d’évaluer s’il s’agit là d’un emballement de l’opinion face à des faits jusque-là moins médiatisés, d’un changement d’échelle amplifiant des phénomènes déjà existants, ou d’une réalité radicalement nouvelle, porteuse de véritables ruptures.
Face à cette impression d’une pandémie informationnelle dont les résonances dans l’environnement sociétal semblent inédites, quels éclairages apportent les études numériques en sciences humaines et sociales? Comment ces approches se conjuguent-elles à d’autres (celles du data journalisme, des sciences cognitives, de l’enquête socio-anthropologique de terrain, de la mise en perspective historique…) pour prendre la mesure de ces phénomènes, identifier leurs ressorts et proposer des manières de s’y confronter?